Au cours de la préhistoire l'homme a pu découvrir très tôt que dans certaines conditions, s'il soufflait sur une arête placée au bord d'un objet creux naturel comme un os ou un morceau de roseau il pouvait produire un son musical. C'est ainsi que sont nées les flûtes. Elles représentent aujourd'hui une famille d'instruments très diversifiée répartie dans tous les pays du monde.
Le principe de leur fonctionnement est le suivant:
Lors qu'un jet d'air est dirigé sur une arête plus ou moins vive il se met à osciller autour de celle-ci, comme on le voit dans cette vidéo réalisée aux Pays Bas, à l'université d'Eindhoven par A. Hirschberg et son équipe de chercheurs.
Si cette arête est placée à l'extrémité d'un tuyau (ou à proximité de celle-ci) l'air qu'il contient se met en vibration, dans un mouvement d'aller-retour longitudinal.
Nous pouvons classer les flûtes en deux catégories principales :
1) Le jet passe par un conduit faisant partie intégrante de l'instrument qui le dirige vers l'arête ou le biseau. Nous pouvons classer ici les flûtes à bec, les whistle et toutes les "flûtes à six trous", les flageolets, les galoubets,les ocarinas etc.. Dans la plupart des ces instruments il suffit de souffler plus fort pour accéder aux notes aiguës, mais la flûte à bec et certains flageolets font exception, car ils possèdent un trou d'octaviation pour cela. L'ocarina, étant fermée, ne peux pas octavier.
2) Il n'y a pas de conduit dans l'instrument lui-même. Il est constitué par la bouche et les lèvres du musicien. Nous trouvons ici la flûte traversière, le nay, le kaval bulgare, la kena des Andes, le shakuhachi japonais, toutes les flûtes de pan.
un shakuhachi
L'instrument est le plus souvent percé de trous qui peuvent être ouverts ou obturés par les doigts ou par un mécanisme de clés pour faire varier la longueur de la colonne d'air en vibration afin de produire les différentes notes de la gamme. Mais la flûte de pan fait exception, car elle est constituée de plusieurs tuyaux chacun produisant une seule note.
La plupart des flûtes sont ouvertes à leur extrémité inférieure, mais là aussi il y a des exceptions, dont les flûtes de pan et les flûtes dites "globulaires" telles que l'ocarina et les flûtes de corne. Ces instruments ne peuvent pas octavier.
une flûte de corne
Les flûtes les plus simples possèdent soit un tuyau cylindrique lorsqu'il a été percé dans la masse, soit la forme de l'intérieur de l'objet creux naturel lorsque celui-ci a été utilisé tel quel.
De nombreuses flûtes possèdent un tuyau aux formes intérieures complexes. La plupart du temps il s'agit d'un cône inversé, se rétrécissant vers le bas, permettant d'obtenir une tessiture chromatique de deux octaves et demie avec un nombre de trous réduit, les demi-tons se jouant avec des doigtés dits "de fourche" (ouverture d'un trou et fermeture d'un ou plusieurs trous en-dessous pour baisser le note).
Coupe de la perce d'une flûte à bec de type baroque, où l'on voit la forme conique irrégulière de l'intérieur du tuyau.
Afin de faciliter le jeu des demi-tons la flûte traversière s'est progressivement équipée de clés ouvrant des trous supplémentaires à partir du 1760 environ. Au cours du XIXe siècle cet instrument a été considérablement modifié, notamment grâce aux travaux de Theobald Boehm. Le tuyau a été simplifié, le nombre de trous augmenté, le tout combiné avec un mécanisme de clés pour éliminer tous les doigtés de fourche et permettre un jeu plus aisé. Ainsi est née la flûte traversière moderne.
